MOOC Consommer responsable 6.6 - MUTUM, le site web de prêt et d’emprunt d’objets (un modèle transitionnel) Frédéric Griffaton, Président et co-fondateur de Mutum Bonjour, Frédéric Griffaton cofondateur de Mutum. Je voudrais commencer cette vidéo par vous dire ô combien je crois en un monde meilleur. J'espère que ces dernières semaines de MOOC vous ont permis d'y croire aussi. La solution que je vais vous présenter est un des multiples exemples qu'on a de cette évolution de pérennité et de durabilité des modèles qui sont en train de se créer. Mutum, c'est une initiative qui remonte à trois ans, c'est une plate-forme participative de prêts et d'emprunts d'objets entre particuliers. L'idée qu'on a montée avec Mathieu est vraiment de créer un modèle basé sur la réciprocité. On ne se revendique pas de l'économie collaborative, on se revendique davantage de l'économie participative. L'idée, c'est que, sur la plate-forme, chaque action est réciproque. Vous gagnez des mutums à chaque action que vous faites, vous empruntez un objet, vous vous inscrivez, vous parrainez quelqu'un, vous référencez un objet ; et ces actions vous permettent de gagner des crédits d'usage et ces crédits vous permettent d'emprunter gratuitement à vos voisins. Donc, il y a cette réciprocité qui s'instaure, cette confiance qui s'instaure par un certain nombre de choses qu'on met en place. L'idée est derrière de développer des modèles économiques qui ne sont pas basés sur de la recherche de profitabilité, mais plutôt sur une bonne entente entre l'ensemble des tiers, donc à la fois les utilisateurs de la plate-forme, nous-mêmes et nos partenaires. Donc ça, c'est un premier modèle qui en découle puisqu'on vend des crédits d'usage. Finalement à un moment donné s'il me manque des crédits, j'ai la possibilité d'en gagner d'autres ou d'en acheter. L'autre solution qu'on développe et qui intéresse notamment beaucoup les villes et les grands groupes, c'est finalement qu'on est créateurs de communautés de partage. On crée du lien social sur une zone géographique, et au-delà de ça, on optimise la vie de l'objet. Donc Mutum, cette solution participative simple, ça, c'est le haut de l'iceberg, derrière a une vocation d'optimiser la vie des objets sur le cercle de l'économie circulaire. C'est finalement assez simple. On est dans un monde où les choses évoluent et on prend de plus en plus en considération le début de la boucle de l'économie circulaire et de savoir comment on produit finalement nos objets, et à la fin comment on les récupère. Mais comme pour le gâchis alimentaire, le principal problème se trouve dans nos foyers. Alors on est sept milliards dans le monde à peu près et si on veut bien faire les choses, il faudrait rendre ces sept milliards d'individus experts en réemploi, en réparation, en recyclage. Ce n'est pas possible parce qu'en plus il faudrait le faire dans les cinq ou six prochaines années. Malgré le fait qu'il y ait des MOOC particulièrement intéressants qui nous permettent de diffuser de l'information, ça ne suffira pas. En revanche, ce qui nous permet de faire ça, c'est qu'il y a des solutions qui existent et qui nous permettent d'optimiser tout ça et c'est là où Mutum intervient. Et nous, puisqu'on a la responsabilité, enfin on a le pouvoir de référencer un certain nombre d'objets sur la plate-forme, on augmente déjà leur usage et on fait baisser la consommation. Mais au-delà de ça, on s'est donné comme responsabilité d'aller plus loin et on a créé un éco-calculateur. Donc cette boucle de l'économie circulaire qu'on va pouvoir retravailler, qu'on va pouvoir, finalement… La perceuse qui était chez vous, qui traînait dans votre garage, etc. , elle va pouvoir être prêtée à différents interlocuteurs, mais en plus de ça, on va être capable d'analyser ses étapes de vie, savoir exactement où elle en est. On va pouvoir être capable de dire s'il y a de l'obsolescence programmée qui a été faite par le constructeur. On va être capable de préconiser des solutions à moyen terme, ce n’est malheureusement pas encore actif, des solutions de réparation, de réemploi qui sont géolocalisées, donc au niveau de là où vous êtes, de préconiser les bonnes solutions pour augmenter cet usage. Alors Mutum repose sur trois grands piliers, c'est vraiment les fondements mêmes d'une solution comme la nôtre qui se revendique économie sociale et solidaire. C'est la pérennité financière, l'impact social et l'impact environnemental, sachant que le premier ne peut jamais aller sans les deux autres. Donc c'est la vocation que l'on s'est donnée et c'est comme ça que fonctionne la société. C’est-à-dire qu'on s'applique des principes de gouvernance, d'échelle de salaire, de partage de la valeur qui sont les choses un peu classiques finalement de l'économie sociale et solidaire et qui sont indispensables, mais il faut aller plus loin aujourd'hui. Nous on considère qu'il y a vraiment une vocation de la part des entrepreneurs à être responsables de leurs activités. Je ne parle pas que des entrepreneurs sociaux, je considère que chaque dirigeant d'entreprise qui a le pouvoir finalement d'avoir un impact positif de par son activité a la responsabilité de l'appliquer et d'aller le plus loin possible même si ça ne lui rapporte pas forcément d'argent, parce qu'on doit chercher ces nouveaux modèles qui sont pérennes pour la société. Donc la question que je pose finalement, ce n'est pas vers où on doit aller, mais plutôt est ce qu'on va assez vite ?