MOOC Consommer responsable EPISODE 3 – Les produits que nous consommons : sources de dégradation mais aussi de solutions Auteur : Laurence Griveaux Elle : Toutes ces discussions ne solutionnent pas mon problème. Je ne peux pas rester sans portable. Au moins, tu es d'accord avec ça ? Lui : Pourquoi tu ne veux pas le faire réparer ? Elle : Et tu crois que c'est possible ? Lui : Oui, c'est un écran tactile, donc c'est possible. Elle : Ah oui. Si je l'emmène chez un réparateur, c'est 130 euros, tout de même, pour un écran. Ou bien le commander, et dans ce cas, 40 euros, il faut le faire soi-même. Lui : Ou par quelqu'un que tu connais. Elle : Tu sais le faire, toi ? Lui : Non, mais ça doit pouvoir se trouver. Elle : Ah non, ça y est, c'est compliqué. Moi, je n'ai pas le temps d'attendre. Mon portable est mon outil de travail. Je dois être joignable à tout moment. Vraiment, je ne veux aucun mal à notre planète, mais je suis obligée d'en acheter un. Lui : Et hop, un de plus. Elle : Cette fois, je n'ai pas le choix. Lui : On a toujours le choix. Elle : Ça, c'est facile à dire. Lui : Les impacts sur l'environnement sont trop importants. Parmi tes anciens téléphones, il y en a bien un que tu peux remettre en route. Elle : Non, je préfère en racheter un. Lui : Est-ce que tu connais le cycle de vie d'un produit ? Elle : Oui, je l'achète, je l'utilise, et quand il ne fonctionne plus ou mal, je le jette au fond de mon sac. Lui : Ça, c'est ton mode de fonctionnement. Moi, je te parle du cycle de vie, des problèmes de traçabilité, des enjeux sociaux, du juste prix. Elle : Il faut que je reprenne des études pour comprendre tout ça ? Lui : Je peux te former. Elle : Ça y est. Je me pose des questions. Lui : Lesquelles ? Elle : Je ne sais pas, ce que je dois acheter, ne pas acheter. Lui : C'est bien, tu commences à t'interroger. Elle : Oui, mais comment faire ? Lui : Il faut juste changer quelques habitudes et adopter des réflexes. Elle : Mais tu sais bien que les habitudes, c'est un peu comme une seconde nature. Lui : L'essentiel, c'est de veiller à ne pas gaspiller nos ressources et de se soucier de ce que devient notre produit quand on ne l'utilise plus. Elle : C'est ça que tu appelles le cycle de vie. Lui : C'est ça. Le cycle du produit, en fait, son cycle de vie, c'est une suite d'étapes allant de l'extraction des matières premières jusqu'à la fin de vie du produit. Et ça, en passant par la fabrication, l'emballage, le transport et la consommation par les entreprises et par les ménages. Ça, c'est la base de l'écoconception du produit. On va même plus loin maintenant avec l'économie de fonctionnalité. Elle : Et il faut que je me soucie de tout cela. Lui : Oui et celui qui te fournit le produit doit avoir un minimum d'informations, sur toute sa filière. D'ailleurs, le devoir de vigilance des entreprises est en train d'être réglementé. Toi, en tant que consommatrice avertie, de quoi tu te soucies lorsque tu achètes un produit ? Elle : Où, comment ce produit a été fabriqué et est-ce qu'un recyclage est possible ? C'est cela, n'est-ce pas ? Lui : Oui. Elle : Et le prix, bien sûr. Lui : Pour effectuer un achat responsable, il faut que tu puisses choisir un produit ou une prestation en fonction des objectifs sociaux et environnementaux que tu souhaites te donner. Elle : Et comment les reconnaître ? Lui : Il existe des labels, mais c'est vrai que c'est difficile de s'y retrouver entre les achats verts, bio, éthiques, solidaires, équitables, je reconnais que ce n'est pas facile. Elle : Non, c'est vrai que ce n'est pas facile. Pour ne rien te cacher, même si je suis un petit peu écolo, moi, je choisis surtout en fonction du prix parce que ton produit, s'il présente toutes ces qualités environnementales et sociales, mais qu'il est trois fois plus cher, je crois qu'il n'aura pas de succès. En plus, on n'est même pas sûr qu'il les ait, ces qualités. Lui : Oui, mais il faut quand même se soucier de la qualité sociale et environnementale du produit, parce qu'un jour, l'humanité en paiera le prix. Elle : C'est un vrai casse-tête. Lui : C'est un geste pour la planète et pour le bien de tous. Elle : Mais quand même, ce sont les entreprises qui produisent les produits pour les citoyens, donc c'est à elles de se poser les bonnes questions. Lui : Oui, mais tu comprends que si le client privilégie uniquement le prix, ce n'est pas facile pour les entreprises de valoriser les efforts en matière de développement durable. Et pourtant, c'est ça le juste prix. Elle : Mais oui, bien sûr. Lui : Donc, à chacun d'être vigilant. Et à nous d'être plus attentifs à ce qu'on nous offre surtout si ça peut nous permettre de faire des économies, comme par exemple, en achetant plus seulement un produit, mais ses fonctions d'usage.