MOOC Consommer responsable S2.3 - Les enjeux des indicateurs au niveau du reporting : cas de la GRI (Global Reporting Initiative) Juliette Gaussem, Manager, Corporate & Stakeholder Relations - GRI Introduction Bonjour à tous. Je m'appelle Juliette Gaussem et je travaille pour GRI en tant que manager dans l'équipe Corporate & Stakeholder Relations. Aujourd'hui, nous allons comprendre quels sont les enjeux liés au reporting développement durable et aux indicateurs GRI, et cela en trois parties. 1. Gérer ses impacts Et nous commençons par comprendre pourquoi les organisations ont aujourd'hui besoin de gérer leurs impacts. Les entreprises font face aujourd'hui à un grand nombre de challenges économiques, sociaux et environnementaux. La façon dont elles créent de la valeur sur le long terme évolue à la lumière de méga tendances, comme le changement climatique, la contrainte de ressources ou encore la mondialisation. Au sommet sur le développement durable du 25 septembre 2015, les états membres de l'Organisation des Nations Unies ont adopté un nouveau programme de développement durable qui comprend un ensemble de 17 objectifs mondiaux pour mettre fin à la pauvreté, la lutte contre les inégalités et l'injustice et faire face au changement climatique d'ici à 2030. Ces objectifs mondiaux pour le développement durable appellent explicitement les entreprises à faire preuve de créativité et d'innovation, afin de relever les défis du développement durable. Et c'est ainsi que se pose cette question, aujourd'hui et pour demain, pour demeurer pertinente et viable sur le moyen comme sur le long terme, chaque entreprise a besoin d'examiner et de comprendre ces méga tendances, car elles représentent pour elles des risques, mais aussi des opportunités. Mais comment les entreprises peuvent-elles évaluer et comprendre les impacts de ces méga tendance sur leurs activités ? Et à l'inverse, comment la réactivité impacte l'environnement dans lequel elles évoluent ? 2. Le reporting développement durable Et c'est ainsi que nous entrons dans la deuxième partie de cette présentation, avec le processus de reporting développement durable. Le reporting développement durable est un processus qui aide les organisations à définir leurs objectifs, à mesurer la performance et à gérer le changement afin d'accroître la durabilité de leurs opérations. Si on prend par exemple la chaîne d'approvisionnement, gérer la taille et la complexité des chaînes d'approvisionnement au niveau mondial est une des tâches les plus difficiles auxquelles de nombreuses entreprises font face aujourd'hui. Les activités des partenaires ou fournisseurs locaux ne sont pas directement supervisées par l'entreprise. Et cela peut conduire, et on l'a déjà vu, à un certain nombre de risques. La promotion de la transparence au sein de la chaîne d'approvisionnement via le reporting et une meilleure traçabilité peut aider les entreprises à identifier et à améliorer les zones à haut risque. À l'issue du processus de reporting, il y a la production parfois d'un rapport développement durable. Les rapports de développement durable permettent aux parties prenantes, qu'elles soient internes ou externes, d'avoir accès à des éléments clés d'informations via des indicateurs sur l'utilisation par exemple d'eau ou d'énergie, les émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise, ou encore comment l'organisation traite les droits de l'homme. Cette information est essentielle pour aider les investisseurs, clients, employés, ONG et autres parties prenantes à comprendre la capacité d'une organisation à gérer les risques et à être performante dans un monde aux ressources de plus en plus limitées. Les rapports démontrent aussi l'engagement organisationnel pour le développement durable et permettent la comparaison de la performance au fil du temps. Un rapport de développement durable présente des valeurs et le modèle de gouvernance de l'organisation, et montre le lien entre sa stratégie et son engagement vers une économie mondiale durable. 3. Normes et indicateurs GRI Et c'est ainsi qu'entre en jeu GRI. GRI est une organisation à but non lucratif dont le secrétariat est basé à Amsterdam. Et depuis les années 1990, GRI travaille sur les sujets du reporting développement durable, reporting non financier, et aide à transformer une pratique de niche en une pratique courante, maintenant adoptée par une majorité croissante d'organisations. GRI est surtout connue pour le développement et la mise en ligne gratuite de ces normes qui aident les organisations dans leur processus de reporting développement durable. GRI (Sustainability Reporting Standards) en anglais et les normes GRI pour le développement durable en français reposent sur un principe unique d'engagement avec de multiples parties prenantes dans la définition des indicateurs GRI, ou plus généralement lors du développement de la norme elle-même. Et ceci est fondamental pour le travail que nous accomplissons au quotidien. Ainsi, l'ensemble des indicateurs - il y en a à peu près une centaine - sont le fruit d'une consultation multipartite et d'un consensus avec différents groupes de parties prenantes, comme des représentants syndicaux, gouvernementaux ou d'entreprise, des organisations de la société civile, des marchés financiers, des universitaires ou encore des consultants. Cette approche multipartite est propre au GRI et c'est ce qui fait sa force et forge sa crédibilité. GRI Sustainability Reporting Standards, aujourd'hui sous l'appellation des lignes directrices GRI G4, est un document téléchargeable gratuitement depuis le site internet GRI est présenté en deux parties (www.globalreporting.org). La première « principes de reporting et éléments d'information », compile toutes les exigences, les principes de reporting. La seconde est le « guide de mise en œuvre » et propose aux rédacteurs de rapports un certain nombre de conseils additionnels. Et des indicateurs, qui vont aider les organisations à mesurer d'une année à l'autre leur impact, sont ainsi proposés. Et ces indicateurs peuvent être à la fois quantitatifs ou qualitatifs. Si on prend par exemple pour les sujets de la biodiversité, les entreprises pourront utiliser l'indicateur appelé EM 13 sur les habitats protégés ou restaurés. Et c'est ce que vous pouvez voir sur ce slide. Sur le prochain slide, vous voyez l'approche qualitative que l'on appelle DMA, Disclosure on Management Approach, qui va permettre à l'entreprise de pouvoir explicitement proposer et communiquer sur les process mis en œuvre via cet impact sur la biodiversité. La portée de la norme GRI, maintenant, est importante. La norme GRI pour les rapports développement durable est aujourd'hui reconnue comme la plus fiable et la plus largement utilisée dans le monde. Et selon une étude menée par KPMG en 2013, parmi les 250 plus importantes entreprises mondiales, 93 % produisent un rapport sur leurs performances développement durable, et parmi elles, 82 % utilisent la norme GRI. Avec près de 25 000 rapports GRI enregistrés dans notre base de données, cette tendance ne fait que croître, et il y a de nouveaux publics qui attendent de ces rapports des informations d'autant plus qualitatives, comparables et stratégiques, et par exemple les investisseurs lors de la prise de décision regardent les informations présentées dans les rapports GRI. Vous voyez sur cette carte, cette carte du monde, elle représente l'ensemble des politiques connues à ce jour du GRI encourageant le reporting développement durable, ou du moins la divulgation d'informations non financières. Aujourd'hui, trente gouvernements font référence au GRI dans leur politique et de plus en plus de places boursières, elles aussi, requièrent de leurs entreprises cotées la publication de données GRI pour communiquer un certain nombre d'informations non financières. Conclusion En conclusion, le reporting développement durable est un outil stratégique qui va permettre à toute organisation de gérer ses impacts sur l'environnement, la société ou l'économie au sens plus large. Et le GRI est aujourd'hui la norme internationale pour le reporting non financier. Et c'est dans ce contexte que GRI s'est donné la mission de permettre à tout décideur, par le biais des normes de développement durable et de l'approche multipartite, d'agir pour un monde et une économie plus durable.