Bonjour. Nous allons voir ensemble comment suivre les actions mises en place en matière de RSE et comment les améliorer. Effectivement, nous arrivons dans les étapes 5 et 6 des 7 étapes de la démarche RSE. La mise en place du plan d’actions a été faite, la communication interne a été faite auprès des salariés, donc quels sont les objectifs de ce suivi ? Simplement pouvoir piloter la démarche, pouvoir l’orienter dans le sens que nous souhaitons, pouvoir identifier et avoir les remontées de ce qui ne fonctionne pas pour pouvoir agir rapidement, pouvoir mettre en place des pistes d’amélioration et situer sa démarche en interne, et par rapport au marché, par rapport à ses concurrents également pour rester différenciant. Les différents types d’indicateurs en matière de RSE, c’est un petit peu particulier parce qu’en fait, il y a quatre catégories d’indicateurs. Il y a des indicateurs qui sont imposés, qui sont subis par l’entreprise parce qu’ils sont obligatoires. Souvenez-vous de ces entreprises qui sont concernées par le décret du 24 avril 2012, qui oblige certaines entreprises françaises à rendre compte en matière de RSE avec les indicateurs. Ces indicateurs-là s’appellent des indicateurs NRE et ils doivent être publiés chaque année par l’entreprise, donc ils sont imposés. Ensuite, il y a les indicateurs qui sont recommandés quand on fait de la RSE. Quand on veut aller dans le sens du développement durable, il existe depuis 96 des indicateurs qui s’appellent GRI, je vous laisse aller consulter GRI et nous en parlerons un petit peu loin. Ces indicateurs-là sont des indicateurs volontaires mais qui permettent de situer la démarche de l’entreprise par rapport à un référentiel international comme l’ISO 26000. Parmi les indicateurs qui vont être choisis par l’entreprise, il reste deux catégories d’indicateurs : il y a d’abord les indicateurs-clés, ceux qui vont être pilotés par la direction générale et qui vont lui permettre d’avoir une vision globale avec moins d’une dizaine d’indicateurs sur l’état d’avancement de la démarche et sa performance. Et puis, il va y avoir les indicateurs dit opérationnels qui vont, eux, pouvoir situer et suivre l’état d’avancement de chacune des actions du plan d’actions tel qu’on l’a défini précédemment avec des exemples. Le périmètre de couverture des indicateurs RSE. Nous sommes obligés, en matière de reporting et de suivi des actions, de couvrir l’ensemble des piliers de la RSE, cela c’est pour le périmètre de couverture de thématiques de la RSE, et de le faire de manière profonde au niveau de l’organisation. Cela va partir de l’organisation de l’entreprise, du mode de gouvernance, la politique, les indicateurs mais également les actions, les retours, est-ce qu’il existe des contentieux ? Est-ce qu’il existe des mises en cause de parties tierces ? Est-ce qu’il y a eu par le passé des problèmes particuliers en matière de responsabilité sociétale. Tout cela va être analysé et va être suivi et contextualisé grâce à la mise en place d’indicateurs spécifiques liés à la RSE. Ce que révèlent les indicateurs, cela va dépendre si les indicateurs sont pertinents par rapport à l’activité de l’entreprise. Une banque qui ne ferait que communiquer sur son pourcentage de recyclage du papier et pas sur l’utilisation, le choix des financements et des impacts environnementaux des financements de la banque, risquerait de passer à côté de certains enjeux. Là c’est pareil, les indicateurs qui sont communiqués par l’entreprise doivent être cohérents par rapport aux risques sociaux, sociétaux et environnementaux. Les indicateurs doivent être nombreux, surtout les indicateurs opérationnels parce que cela montre effectivement le résultat des actions qui ont été mises en place. Ils doivent être quantifiés, ils doivent être mesurables, contextualisés, c'est-à-dire suivis dans le temps pour voir la progression ou au contraire la diminution. Ils doivent être transparents. On doit comprendre à quoi cela correspond. Par exemple, une entreprise qui dirait « Nous sommes mille, nous avons 400 femmes ». Qu’est-ce-que cela veut dire ? Est-ce-que les femmes accèdent à des postes à responsabilité ? Est-ce qu’elles font partie des organes de gouvernance ? Est-ce que la rémunération… On ne peut pas exploiter un indicateur pareil. Il faut donc, dans le choix des indicateurs, avoir des indicateurs qui soient transparents et qui permettent aux lecteurs de comprendre dans le rapport de RSE par exemple ce que l’on veut nous démontrer. Les indicateurs doivent être objectifs. Ils doivent être vérifiables. Il est d’ailleurs, comme vous le savez maintenant obligatoire pour certaines entreprises de faire vérifier par un organisme tiers ces indicateurs. Et elles doivent, si elles ne répondent pas sur certains indicateurs, justifier et expliquer pourquoi. Donc, les indicateurs doivent être vérifiables. Une démarche de RSE qui n’aurait pas des indicateurs contextualisés, quantitatifs, nombreux, vérifiables serait une entreprise qui en fait se contenterait de déclarer qu’elle fait des choses, qu’elle mène des actions, qu’elle est la meilleure dans tel et tel domaine mais elle ne démontrerait rien. Quand il y a peu ou pas d’indicateurs transmis par l’entreprise, quand ces deux indicateurs sont extrêmement qualitatifs, voir vagues, pire quand on ne pourra appliquer ces indicateurs dans d’autres d’entreprises, d’autres secteurs d’activités quand on n’a que des engagements très généraux et quand on ne parle que de ses produits et services, on n’a pas répondu aux attentes de la société civile et des évaluateurs et vérificateurs en matière de RSE. La partie « indicateurs » est liée à la preuve. On ne peut pas démonter ce que l’on ne mesure pas et on ne maîtrise pas ce que l’on ne mesure pas. Ils nous renseignent également sur le nombre de piliers couverts. On avait parlé des périmètres du rapport. En analysant plusieurs rapports de RSE disponibles sur internet, vous verrez que certains d’entre eux consacrent beaucoup d’indicateurs au pilier environnemental, présentation de l’environnement, beaucoup d’indicateurs au pilier social mais qu’en matière sociétale, c’est-à-dire partenariats avec des acteurs externes, que ce soit des universités comme le Cnam, que ce soit des associations de consommateurs, de préservation de l’environnement, que ce soit des participations à des événements caritatifs, il n’y a rien. Donc, c’est le cas que vous avez sur ce support, une absence d’indicateurs sur le pilier sociétal démontre une absence d’action réelle dans ce domaine-là. Des indicateurs nombreux, qualitatifs, mais qui sont très vagues et ne sont pas transparents et pas pertinents, existent mais démontrent que l’entreprise, effectivement, n’est pas mûre et n’a pas une démarche structurée dans ces domaines-là. Pour conclure sur cette séquence, sur les indicateurs, le suivi des actions et leur amélioration, il existe quatre familles d’indicateurs qui sont au minimum nécessaires dans toute communication sur le suivi des actions en matière de RSE. Il faut également savoir qu’il n’y a pas de suivi d’évaluation et d’amélioration sans le reporting d’indicateurs et de calcul d’indicateurs. Le choix des indicateurs en interne, le choix du reporting et leur actualisation nécessitent une organisation ad hoc dans l’entreprise a minima. La fréquence de reporting des indicateurs RSE est au minimum d’une fois par an pour rester crédible. Il existe de nombreuses manifestations, de nombreux prix, de nombreux concours, de nombreux trophées qui valorisent les entreprises qui ont mis en place une démarche structurée et des indicateurs pertinents sur plusieurs années, qui démontrent que leur démarche est performante en matière de RSE. Il est important de prendre en compte le fait qu’aujourd’hui, de plus en plus de donneurs d’ordres, de plus en plus d’associations, de plus en plus d’institutions, de plus en plus de consommateurs, de clients, sont avertis et sont éduqués en matière de RSE. Ils arrivent à faire la différence entre une entreprise qui déclare qu’elle mène beaucoup d’actions, qu’elle est bonne en matière de RSE et de développement durable, et une entreprise qui démontre qu’elle fait et qu’elle a une communication basée sur des indicateurs vérifiables, objectifs, quantitatifs et qui progressent dans le temps, qui sont également pertinents par rapport à ses activités. Je vous remercie, je vous dis au revoir et à bientôt.