Bonjour. Nous allons regarder aujourd’hui quelles sont les 7 étapes de mise en place d’une démarche RSE dans toute entreprise quelle qu’elle soit. Les 7 étapes de la démarche RSE sont tout d’abord une volonté de s’engager de la part de la direction générale. Cet engagement peut prendre la forme d’une politique environnementale, d’une charte environnementale, d’une communication. Ensuite, la réalisation d’un diagnostic RSE. Nous verrons ensuite qu’il faut élaborer un plan d’action, qu’il faut également mettre en œuvre ce plan d’action, et c’est la partie la plus sensible et la plus difficile de rendre la RSE la plus opérationnelle, la plus appropriable possible. Il faut également suivre les actions mises en place, mesurer l’efficacité des actions avec des indicateurs et évaluer, et enfin essayer d’améliorer la démarche, puis de valoriser les actions mises en place et les résultats obtenus. Tout d’abord, l’engagement de la direction. La question à se poser est : y va-t-on ou n’y va-t-on pas. Se lancer dans une démarche de RSE n’est pas une opération anodine. Cela va impacter l’organisation, cela va nécessiter des moyens ad hoc, cela va nécessiter la récolte de données, cela va mettre en évidence un certain nombre d’actions déjà réalisées, qui sont positives, qui vont dans le sens de la RSE, mais également des actions qui sont très en deçà des attentes en matière RSE. Il va falloir identifier les enjeux pour l’entreprise dans son secteur d’activité, de développer une démarche dans ce domaine-là, il va falloir regarder évidemment ce que font les concurrents en matière de RSE et se positionner. Si l’arbitrage va dans le sens de la mise en place d’une démarche de RSE, il faudra formaliser cet engagement à travers une politique comme nous l’avons vue. Cette politique va reprendre les principaux objectifs dans les domaines sociaux, sociétaux et environnementaux, et ce sera un document qui sera largement diffusé etaccessible à tous. La réalisation d’un diagnostic RSE. Ce qui est recommandé aujourd’hui, avec le recul dont nous disposons, c’est dans un premier temps de procéder à un simple autodiagnostic. Celui-ci est téléchargeable sur internet. Il se compose de plusieurs dizaines de questions, il est simple et appropriable, et c’est également un outil de sensibilisation puisqu’il va permettre aux chefs d’entreprises de comprendre quelles sont les actions concrètes qui sont dans chacun des trois piliers de la RSE, environnemental, social, sociétal et économique. Dans le cas de cet autodiagnostic, vous allez en fait déclarer des pratiques. Cela va être de l’auto-déclaratif, cela n’engagera bien sûr que vous et il faudra bien évidemment confronter les informations déclarées par rapport aux pratiques réelles. C’est là qu’un regard extérieur, tierce partie et indépendant va être intéressant parce que cela va permettre de confronter de manière objective ce que l’on pense faire en matière de RSE et les manques éventuels, les pistes de progrès, les améliorations possibles. L’intérêt de cet autodiagnostic, c’est que ces résultats sont immédiats, c’est simple. Il n’y a pas besoin d’être un spécialiste de la RSE pour comprendre et se sensibiliser à ce qu’il y a dans certains des piliers. Petit rappel sur les objectifs du diagnostic. Pourquoi un diagnostic RSE ? Parce qu’en fait, on va disposer d’une grille de lecture qui va permettre de mettre en évidence les actions que réalise l’entreprise, qui relèvent de la RSE, dont on ne savait même pas qu’elles relevaient de la RSE. Toutes les entreprises ont des actions en matière sociale, en matière sociétale, en matière environnementale, en matière économique, mais ce diagnostic va permettre de faire le tri parmi toutes ces actions de celles qui relèvent vraiment de la RSE. Ensuite, cela va mettre en évidence des pistes de progrès, des points sensibles, des axes d’amélioration. C’est quand même le but d’un diagnostic, c’est agir pour améliorer, photographier l’existant. Il y aura également comme intérêt la prise en compte des parties prenantes, internes à l’entreprise et externes. Cela va permettre à l’entreprise de se poser et de regarder dans son environnement interne et externe quels sont finalement les acteurs prioritaires, avec qui il faut entamer un dialogue sur ces sujets-là. Et puis enfin, dans les grandes lignes, ce diagnostic va permettre de donner une idée de la conformité de l’entreprise dans son secteur d’activité, dans ses pratiques d’aujourd’hui par rapport aux exigences règlementaires en France du code du travail, du code de l’environnement, du code de l’énergie, du code des marchés publics, du code du commerce. On n’a pas besoin d’être un expert juridique pour répondre à ces questions mais cela va sensibiliser l’entreprise à ces questions-là. Le périmètre du diagnostic. Cela, c’est important parce qu’aujourd’hui, il ne suffit plus de travailler sur les impacts directs et visibles des activités de l’entreprise, on va au-delà. Aujourd’hui, ce qui est attendu de la société civile, c’est une transparence de l’extraction des matières premières, dans le cadre de la fabrication d’un produit, par exemple un téléphone portable : extraire le pétrole, le traquer, fabriquer le plastique, les différentes pièces, assembler, transporter, distribuer, utiliser, et finalement se retrouver avec un déchet jusqu’à la fin de vie. Aujourd’hui, l’exigence de transparence, elle est extrêmement exigeante et l’exigence de redevabilité, c’est-à-dire de permettre à tout acteur de poser des questions sur la dangerosité de vos produits, sur l’impact en matière d’émission de CO2, de pollution environnementale, de mode de travail. Est-ce qu’on respecte la convention internationale effectivement du travail ? Est-ce qu’on respecte les droits de l’homme ? Est-ce qu’on fait ou pas travailler les enfants ? Toutes ces questions-là, aujourd’hui, quel que soit l’endroit où on se situe au niveau d’une partie de sa production, parce que les productions aujourd’hui sont atomisées dans différents endroits du monde. Et cela, on est très au courant et il y a des associations qui veillent là-dessus. Donc il est très important que vous raisonniez non pas au niveau d’un produit visible au niveau des actions que vous menez directement visibles dans votre quotidien mais que vous vous questionniez sur le cycle d’activité du service ou les étapes du cycle de vie d’un produit. Quels sont les champs couverts par le diagnostic RSE ? Nous avons dit que le diagnostic portait sur les trois piliers de la RSE. Mais plus précisément, il va falloir regarder précisément en termes de consommation, en termes d’impact environnemental. Il va falloir mesurer, évaluer, regarder s’il y a des contentieux d’un point de vue environnemental, s’il y a des mises en cause, regarder s’il y a des politiques, des certifications, s’il y a vraiment une politique par exemple qui consiste à favoriser l’achat de matériaux fabriqués à base de matériaux recyclés. Par exemple, il va falloir se demander quel est le devenir de nos déchets, de nos sous-produits. Il va vraiment falloir regarder les domaines budgétaires, les domaines de certifications, regarder un petit peu tout cela dans l’ensemble des piliers de la RSE lors du diagnostic. Il va falloir également regarder comment le management et la gouvernance de l’entreprise en particulier prennent en compte ces dimensions. Dans l’organisation, y a-t-il quelqu’un qui s’occupe de la RSE en interne ? Y a-t-il des mises en cause de tiers ? Y a-t-il une cartographie, un dialogue avec les parties prenantes prioritaires ? Y a-t-il en termes d’activités des problématiques d’impacts, en termes de santé, en termes d’environnement, en termes de conditions de travail ? Voilà les thématiques du diagnostic. Alors, cela consiste en quoi un diagnostic ? C’est tout simple, cela consiste à planifier des rendez-vous avec des représentants, des responsables de fonctions stratégiques de l’entreprise. D’abord, bien sûr le directeur général ou le PDG ou la présidente, mais également le directeur commercial s’il existe, le directeur de fabrication, le directeur de R&D, le directeur administratif et financier, le DRH, mais aussi les services généraux pour les maintenances de bâtiments, pour les consommables, pour les contrats avec la sous-traitance, etc. Recueillir des données, sensibiliser les personnes que l’on va interviewer, visiter les sites justement pour confronter ce qui aurait été rempli et déclaré par le chef d’entreprise par rapport aux pratiques réelles, interroger un certain nombre de salariés, de sous-traitants, un échantillon de quelques parties prenantes prioritaires et représentatives, et croiser, analyser les données, et puis enfin restituer. Donc la durée du diagnostic, en fonction de la complexité des organisations, du fait que l’entreprise soit ou pas multi-sites, de la complexité des produits et des lignes de produits et de services, du côté multiculturel, de l’effectif, du secteur d’activité, effectivement cela peut prendre quelque jours pour certains petits commerces parisiens, cela peut même prendre une demi-journée, et pour des entités beaucoup plus complexes, des entreprises plus complexes internationales, multinationales, cela peut prendre plusieurs mois. Voilà. Je vous remercie de votre attention et je vous dis à bientôt.