Bonjour. Nous allons regarder ensemble des bonnes pratiques RSE, cette fois-ci dans une multinationale. Petit rappel, la mise en place des démarches RSE dans les entreprises et en particulier dans les grandes entreprises qui sont dotées de moyens de recherche et développement et de structures importantes peut conduire à proposer de nouveaux produits et services et peut même aller jusqu’à changer le modèle économique. Par exemple, on appelle le BOP, le Bottom Of Pyramid, est en fait un nouveau modèle qui permet d’apporter à des individus dits pauvres ou en tout cas qui gagnent moins de 2 euros par jour - ils sont plusieurs millions dans le monde - de leur apporter des produits et des services qui correspondent à des besoins importants comme par exemple une paire de lunettes, comme par exemple certains produits agroalimentaires. Et cela est permis parce que de grandes entreprises prennent des partenariats, ils vont produire localement, avec des coopératives et des associations en grand nombre, un produit spécifique pour répondre à un besoin local. Cela s’appelle le BOP. C’est un nouveau modèle économique. Nous allons, pour cet exemple, parler d’une multinationale qui est spécialisée dans le secteur de la construction. Il s’agit d’une entreprise française qui est très bien positionnée à l’international. Donc, elle est présente dans le secteur des travaux publics et de la construction. Alors, qu’est-ce qui la caractérise cette entreprise ? Tout d’abord, elle est dans un secteur fortement concurrentiel. Il y a de profondes mutations dans le secteur de la construction et notamment, vous en avez entendu parler, une concurrence de plus en plus importante à l’international, avec une diminution des montants dédiés aux appels d’offres. Les enjeux RSE pour cette entreprise, c’est faire de la RSE un levier de différenciation par rapport à ses concurrents, notamment à l’international, fidéliser ses collaborateurs (certains postes subissent des tensions, il est difficile de recruter certains chefs de chantier), et attirer de nouveaux talents pour développer la croissance à l’international. Alors, c’est aussi un secteur qui est porteur d’avenir puisqu’en fait, on parle de plus en plus de bâtiments durables avec l’utilisateur qui favoriserait la production et une meilleure consommation d’énergie. On parle de smart grids, des équipements connectés, donc il y a toute une mutation en œuvre dans ce secteur d’activité. Voici un exemple d’une innovation récente qui a été présentée à la COP21, d’une filiale de BOUYGUES, la société COLAS, qui a pensé à équiper les routes d’un revêtement photovoltaïque qui permet un double usage, non seulement une infrastructure, la route, mais également capter l’énergie solaire et la transformer en électricité avec ses panneaux photovoltaïques intégrés. Alors bien sûr, il a fallu développer des brevets, notamment dans les liants ou dans la colle. Cela a demandé des années de recherche et développement au groupe BOUYGUES, cela a nécessité, une phase de pilote et c’est en cours de développent industriel. Ce procédé est à l’évidence un des futurs éléments constitutifs des villes de demain et va pouvoir être utilisé dans le pays en voie développement pour lesquels il existe quelques infrastructures qui restent certes à développer mais pour lesquelles il n’y a pas accès pour les habitants à l’énergie. Donc le fait de revêtir les routes existantes ou d’en construire va permettre à ces habitants isolés de disposer d’énergie. Donc, vous vous rendez compte les enjeux qu’il y a. Wattway permet de se positionner, d’être installé sur des routes existantes ou sur des routes nouvelles. Voici un exemple de réponse à des enjeux RSE dans le secteur de la construction et des travaux publics qui permet de limiter l’impact de la consommation d’énergie fossile et qui permet de mettre à disposition, avec un double usage des routes, de l’énergie à des personnes qui, jusqu’à présent, n’en disposaient pas. Autre exemple plus connu peut-être, la société de covoiturage BLABLACAR. Au départ, avec la crise économique, le fait d’utiliser sa voiture et d’être seul dedans pour faire de longs kilomètres, ou de partir en vacances ou d’aller à son travail, a suscité l’idée d’effectivement développer le covoiturage. Sauf que derrière, l’idée première était de faire des économies, mais si cela a si bien marché, si cela marche bien, c’est parce qu’au-delà de cela, l’idée première est de faire des économies, la première conséquence est de consommer moins de carburant ramené à l’individu, mais aussi cela permet de créer du lien social. Vous êtes amené à rencontrer et à voyager avec des personnes que vous n’auriez jamais rencontrées autrement, et quand on interroge les utilisateurs récurrents de BLABLACAR, ceux-ci vous disent : qu’ils adorent aussi, qu’ils reviennent à cause du lien social que cela permet. Donc vous voyez, dans le domaine économique, le pilier économique, le pilier social, le pilier environnemental, cela a des impacts positifs. Revenons à notre entreprise du secteur de la construction et des travaux publics. Cette entreprise est marquée par une majorité de salariés qui sont des hommes. C’est un secteur où il y a une majorité d’hommes. Consciente de la nécessité de faire accéder les femmes à des postes de plus en plus nombreux dans ce secteur d’activité, l’entreprise s’est fixée des objectifs en termes de parité et notamment dans l’encadrement. Donc, dans son rapport annuel, cette société affiche qu’elle a maintenant 24,6 % de femmes dans l’encadrement. Ce n’est pas ce chiffre en soi qui est important, c’est la progression, le contexte, l’évolution au cours des années de cet indicateur. Également, on peut constater qu’il y a 4,2 % de la masse salariale qui est investie dans la formation, c’est bien au-delà de l’exigence réglementaire. On est bien dans une démarche volontaire qui va au-delà de la règlementation, dans le domaine social, dans le domaine environnemental, dans le domaine aussi de penser les services de demain. Un taux de fréquence des accidents du travail qui est certes de 4,38 % mais qui est à comparer avec l’indicateur du secteur d’activité et en cela, il faut également regarder le progrès. Il y a aussi de l’intéressement versé au salarié. Celui-ci est effectivement plus présent dans les grands groupes que dans les petites entreprises. Dans le domaine environnemental : cette entreprise consacre une grande partie de son chiffre d’affaires à développer des nouveaux produits et des nouveaux services. 66 % des prises de commandes ont été réalisées avec un engagement de certification. 70 projets ont bénéficié d’engagement de performance énergétique. Dans le bâtiment, c’est d’actualité, 89 % des activités des filiales de l’entreprise sont couvertes par une certification qualité, santé-sécurité et environnement et également 75 % des activités ont été réalisées par des sous-traitants à l’aide de contrats qui garantissaient qu’ils connaissaient les clauses RSE et les acceptaient. Donc c’est une sorte de chaîne vertueuse. L’entreprise commence à agir en interne, elle implique ses collaborateurs, elle les mobilise, ensuite elle commence à travailler avec ses fournisseurs. Voilà, et c’est aller encore plus avec cette entreprise parce que regardez, ils ont mis en place un processus d’innovation collaborative. Quel que soit le salarié de l’entreprise, quel que soit le partenaire qui travaille avec cette entreprise, vous pouvez proposer des innovations en matière de RSE. C’est ouvert à tous. 50 %, je vous en ai parlé tout à l’heure, des investissements avaient été consacrés à la construction durable. La France est très bien positionnée dans le secteur. Ce serait quand même dommage de perdre cette avance, 75 % des dépenses d’achats font l’objet de clauses et de critères RSE contractuels. Si vous voulez travailler avec ce grand groupe, vous devez aussi répondre à leurs exigences dans ce domaine-là. 1,2 millions d’heures d’insertion ont été réalisées à travers les sentiers de l’insertion. C’est vrai que le secteur du bâtiment utilise les sentiers d’insertion pour des personnes qui sont éloignées, en rupture avec le marché de l’emploi, et effectivement le pilier sociétal ne pourrait pas être couvert si on ne parlait pas de conventions de partenariats avec des associations, 325 partenariats mis en place, plusieurs centaines en général dans une multinationale, moins de 10 dans une PME. Donc évidemment, cela nécessite d’ouvrir culturellement l’entreprise à d’autres approches, à d’autres exigences, à d’autres visions. C’est effectivement ce qui est nécessaire pour faire évoluer la culture de l’entreprise et améliorer sa performance globale. N’oublions pas, là nous avons pris donc trois exemples d’ETI, de PME et de grandes entreprises dans des secteurs d’activités différents. Mais chaque secteur d’activité a ses propres enjeux et je vous encourage à aller sur internet. Regardez ce qui se pratique. Toutes ces informations sont accessibles. Vous pouvez même comparer ce que font plusieurs entreprises d’un même secteur d’activité, télécharger les rapports, regarder les indicateurs et contribuer à faire savoir autour de vous toutes ces bonnes pratiques. Nous ne sommes plus dans le domaine de l’intention, nous sommes maintenant dans l’action. Autant le faire savoir dès maintenant. Je vous dis au revoir, je vous retrouverai prochainement.