Bonjour. Cette séquence va traiter des différentes éco-innovations fort nombreuses qui sont en train d’émerger et de se développer au niveau international, des éco-innovations qui sont plutôt de type radical ou intégré comme nous l’avons vu précédemment. Les positions compétitives face aux éco-innovations en émergence. Vous voyez ici ce qu’on appelle une road map des éco-innovations avec leur marché potentiel qui s’étale jusque dans les 50 prochaines années. Tout cela pour vous indiquer qu’en réalité, les éco-innovations vont constituer les principales innovations dans les 50 prochaines années et la compétitivité des pays et des entreprises va être de plus de plus dépendante de cette diffusion des éco-innovations. Regardons un petit peu de quoi il s’agit. Il s’agit en fait d’un très vaste champ/domaine, nous allons le voir plus en détail, qui concerne le traitement intelligent de l’eau, qui concerne par exemple les nouvelles énergies, le stockage du CO2, la chimie verte, l’éco-efficacité, les bioprocédés. Bref, un très grand nombre de domaines appliqués donc à la finalité écologique, on peut dire, pour les éco-innovations, et un marché potentiel énorme qui ne fait que commencer, puisque l’on voit que le premier arrivé sur le marché, c’est le traitement intelligent de l’eau. Cela commence à se diffuser, mais l’on voit que finalement, ce qui est de la chimie verte ou ce qui relève des nouvelles énergies ou même des éco-design commencera véritablement à être mature sur le marché d’ici 25-30 ans. Donc l’on voit que là, nous sommes dans le monde de demain qui est en train de se construire, une véritable transition de l’économie vers le développement durable. Donc nous allons passer en revue les différentes éco-innovations émergentes. Mais au-delà, nous allons essayer de voir quelle est la position compétitive des différents pays sur ces grands champs. Tout d’abord, tout ce qui concerne les détecteurs et les capteurs appliqués au domaine de l’environnement. Ces technologies seront de plus en plus utilisées pour contrôler la qualité de l’air, la qualité de l’eau, pour contrôler aussi les quantités d’énergie consommée, pour pouvoir également contrôler la qualité du climat, de l’ozone, de l’environnement marin. Bref, en fait, les détecteurs, les capteurs qui dépendent de l’avancée des technologies de l’information et de la communication appliquées au domaine de l’écologie, vont énormément se développer et ils vont se développer surtout d’ici une dizaine d’années. Nous n’en sommes qu’au début. Les pays les plus avancés en cette matière sont les États-Unis, mais aussi le Japon, et puis des pays d’Asie qui sont aussi extrêmement avancés en cette matière. L’Europe a un peu plus de retard en matière de recherche et développement dans ces différents champs. Les biotechnologies, également, représentent un potentiel important. Elles vont remplacer progressivement les matériaux actuels, et les biotechnologies, nous les retrouvons par exemple pour traiter l’eau, pour traiter les déchets. Donc ces biotechnologies vont avoir un champ d’application important au niveau des éco-innovations. Et on commence à les voir se développer sur les marchés avec, là encore, une avance importante des États-Unis en cette matière, sachant que les réglementations en matière de recherche sur les biotechnologies sont beaucoup plus strictes en Europe, ce qui explique pourquoi, finalement, on retrouve ce domaine comme étant beaucoup plus avancé aux États-Unis. Les voitures propres, très vaste domaine, qui vont vraiment se développer, et qui sont en train de se développer avec une concurrence acharnée au niveau international dans le secteur automobile, mais qui ne concernent pas que le secteur automobile, puisqu’il y a de plus en plus de nouveaux entrants, puisque le véhicule devient intelligent. Donc nous allons avoir des batteries alternatives, des matériaux légers, une injection directe, les piles à combustible, les biomatériaux, les technologies de l’information et communication qui sont de plus en plus importantes dans les véhicules. Donc tout cela, avec pour objectif de diminuer la consommation de carburant et de matières premières, de diminuer aussi les émissions de CO2 puisque le transport automobile est responsable quand même d’un tiers des émissions de CO2 au niveau international. Donc, beaucoup de recherches. Là, et la France et l’Europe font preuve d’une véritable avance. En France, l’Institut VEDECOM autour du pôle de compétitivité MOV’EO qui travaille sur les véhicules décarbonés. La Chine aussi a d’ailleurs établi un certain nombre de partenariats de recherches entre constructeurs automobiles chinois et français pour pouvoir travailler sur ces véhicules propres. Le recyclage. Le recyclage des produits et des déchets, là aussi, vaste domaine où les éco-innovations vont se développer. Et l’objectif, c’est qu’à partir de 2016 (donc, on le voit, c’est maintenant), la majorité des biens manufacturés utilisent des matériaux recyclés, et les ¾ des déchets ménagers devraient être recyclés. C’est un objectif notamment européen, et l’Europe affiche une véritable avance dans ce domaine, donc l’Europe et les entreprises européennes. La France est aussi bien placée au niveau de cette question du recyclage des produits et des déchets. Le traitement de l’eau intelligent avec des méthodes de traitement et d’épuration de l’eau qui vont utiliser à la fois des technologies de l’information et de la communication, donc intelligent de ce point de vue-là, mais aussi, des bioprocédés où on utilise par exemple des enzymes pour traiter l’eau. Donc, la France a de l’avance en cette matière, bien sûr, puisqu’elle a des très grands groupes depuis fort longtemps impliqués sur le traitement de l’eau, mais d’autres pays comme les Pays-Bas aussi, en Europe, affichent une certaine avance en cette matière. Autre domaine très vaste, la gestion de l’environnement global, c’est-à-dire tout ce qui concerne les problèmes globaux d’environnement avec, bien sûr, le changement climatique, la désertification, la qualité des sols. Donc des technologies par exemple pour séquestrer le carbone, les émissions de CO2 pour réaliser ce que l’on appelle de la photosynthèse artificielle, et introduire de nouvelles plantes qui vont être capables d’absorber les émissions de CO2, être résistantes aussi à la sécheresse et aux nouvelles formes de pollution. Cette gestion de l’environnement global, là on peut dire que les États-Unis y mettent énormément de moyens et d’énergie depuis plus de 20 ans et que là, ils ont bien entendu une avance colossale en cette matière. Parlons des nouvelles façons de proposer des zones industrielles. Donc on a tout ce qui concerne l’écologie industrielle, l’éco-design qui est en train de se développer de façon importante, où il s’agit de concevoir finalement des zones industrielles où les déchets des uns sont les matières premières des autres. Donc on a là, en fait, toute une série d’organisations mais aussi de technologies, qui soient beaucoup plus économes en énergie et en matières, et qui dépendent là encore quand même pour les organiser de l’avancée des technologies de l’information et de la communication. Donc là, c’est un champ plutôt en termes de design, en termes d’urbanisme, puisqu’on pourrait aller bien plus loin et parler aussi de tout ce qui concerne les villes intelligentes, les éco-quartiers, autour de ces questions. Et là, cela repose sur une ingénierie, une innovation d’ingénierie pour laquelle les Anglais ont une véritable avance et gagnent énormément de marchés pour toute la conception de ce type de nouvelles zones qui soient beaucoup plus écologiques que par le passé. Les énergies renouvelables, maintenant. Bien sûr, tout ce qui concerne les nouvelles formes d’énergies : solaire, éolienne, la biomasse, l’hydrogène. L’hydrogène, un domaine dans lequel les États-Unis sont très investis et qui est un domaine dont on parle peu, mais qui va entraîner des éco-innovations de rupture très importantes dans les 20 prochaines années, et où finalement l’Europe, dans ses derniers programmes de recherche, a mis énormément de moyens. Tout ce qui concerne aussi les technologies de stockage, de transport de l’énergie, grâce aux systèmes intelligents, donc c’est tout ce que l’on appelle les smartgrids aujourd’hui, où il s’agit de pouvoir stocker, redistribuer l’énergie renouvelable, grâce à des systèmes intelligents, donc un domaine de recherche colossal avec énormément de moyens, énormément de créations d’emplois aussi à la clé. Le photovoltaïque, qui va s’appliquer bien sûr à des bâtiments, à des transports, puisque par exemple, on sait que les États-Unis ont trouvé le moyen de faire des routes intelligentes, donc capables de capter via des photovoltaïques l’énergie solaire et, au fur et à mesure que les véhicules passent sur ces routes, d’utiliser cette énergie pour pouvoir fonctionner. Donc vous voyez que nous sommes dans un monde nouveau, en pleine reconstruction. On est vraiment dans des ruptures, des éco-innovations de rupture. Et puis, les sources énergétiques organiques aussi qui vont se développer. L’efficacité énergétique, avec tous les systèmes intelligents appliqués pour pouvoir avoir davantage d’efficacité énergétique des bâtiments. Donc, vous voyez, les éco-innovations sont très nombreuses, vont concerner finalement tous les champs, vont concerner tous les secteurs. Elles vont concerner des millions d’emplois dans les prochaines années. Donc, un secteur en pleine émergence et en plein développement. Merci.