Alors, la responsabilité sociétale des entreprises, je vous rappelle, c’est la mise en œuvre du développement durable au niveau des entreprises, donc au niveau microéconomique. Et pour pouvoir mettre en œuvre cette responsabilité sociétale des entreprises ou sociale, on peut dire les deux, il nous faut des outils et nous allons essayer d’introduire les différents outils de la responsabilité sociale des entreprises. Alors il y a toute une série d’outils, d’instruments, qui sont à la disposition des entreprises pour cette responsabilité sociétale. Nous pouvons donc passer en revue un certain nombre d’entre elles et nous allons commencer par les normes, et en particulier la norme de référence, la norme ISO 26000 qui, finalement, a été mise en place début 2010, et cette norme, elle va permettre aux entreprises d’être encadrées autour d’un certain nombre de principes de RSE afin d’obtenir cette labellisation ISO 26000. Parmi les nombreux principes qui encadrent cette norme ISO 26000, il s’agit pour l’entreprise de pouvoir rendre des comptes, d’être transparente, d’avoir un comportement éthique, de pouvoir prendre en compte ses parties prenantes, le principe de l’égalité, prise en compte des normes internationales et le respect des droits de l’homme. Donc, toute une série finalement de principes qui sont nécessaires pour pouvoir demander cette ISO 26000. Un autre outil qui est très souvent utilisé au niveau des entreprises, c’est l’éco-conception. L’éco-conception, cela consiste à intégrer dès le processus de conception des produits et des services qui obéissent à des considérations écologiques et qui fassent l’objet d’une acceptabilité sociale. En gros, on considère que l’impact écologique d’un produit va être finalement intégré dès la conception du produit. Il s’agit donc de concevoir différemment des produits et il y a, pour chaque secteur, un certain nombre de propositions qui sont faites pour pouvoir obéir à ce qu’on appelle l’éco-conception. Un autre outil qui est largement utilisé, et aujourd’hui qui est finalement très souvent partagé, notamment par les grands groupes, sont les rapports RSE. Les rapports RSE, au départ, ce n’était pas une obligation. Désormais, notamment en France, c’est obligatoire pour un certain nombre de grandes entreprises, un certain nombre de secteurs. Et de plus en plus d’entreprises produisent des rapports annuels de responsabilité sociale en plus de leurs rapports économiques, financiers traditionnels. Parmi les choses importantes, il y a les indicateurs à utiliser, c’est-à-dire qu’il faut utiliser désormais des indicateurs extra-financiers. Et parmi les indicateurs extra-financiers, il y a toute une série d’indicateurs qui sont normalisés. Et ceux qui sont le plus normalisés aujourd’hui, ce sont ceux qui répondent au Global Reporting Initiative qui est une initiative au niveau international et qui définit une série d’indicateurs environnementaux, sociaux et économiques pour différents secteurs au niveau international. Autres instruments, ce sont les indices de risques et de RSE. Les entreprises font l’objet de classement par des indices, notamment pour les investisseurs internationaux, les investisseurs qui sont de plus en plus soucieux de cette dimension extra-financière que constitue la responsabilité sociale des entreprises. Et donc il y a un certain nombre d’indices boursiers aussi qui sont proposés depuis un certain temps autour de cette notion de RSE ou plus largement de développement durable. Il y a par exemple le Dow Jones Sustainability Index qui est utilisé au niveau international et qui permet de classer les résultats des entreprises, non seulement en fonction de leurs résultats financiers, mais aussi leurs résultats en matière environnementale et en matière sociale. On peut aussi parler de l’Aspi Eurozone, de l’Ethibel Sustainability Index ou de FTSE4Good, bref toute une série d’indices boursiers extrêmement intéressants qui concernent cet aspect RSE des entreprises. L’autre point que nous avons déjà abordé, c’est celui du dialogue et de la gouvernance concertative. Il est demandé de plus en plus que les entreprises mettent en place des différents systèmes pour permettre des discussions, des débats, des délibérations autour d’un certain nombre de principes et de constructions de leurs indicateurs de RSE. Il y a des critères qui sont proposés et il y a toute une série d’outils, de dialogues, de concertations multi-stakeholders, c’est-à-dire multi-parties prenantes, qui sont proposés, définis par des sociologues notamment, ou des gens issus des sciences politiques qui travaillent sur ces processus de décisions concertatives, participatives, délibératives au niveau des entreprises et cela en particulier dans les grands groupes. Je vous donne aussi cet exemple au niveau national. La France, depuis 2001, a mis en place une plateforme nationale RSE et, en 2013, le Premier Ministre a proposé cet outil sous l’égide de France Stratégie pour aider les bonnes pratiques, pour aider les entreprises et en particulier les PME, à mettre en place des politiques de RSE avec tous les instruments que l’on a présentés précédemment. Cette activité, elle est de plus en plus importante cette plateforme, je vous invite à regarder ce qui s’y passe et vous pourrez voir une série d’exemples dans différents secteurs, de bonnes pratiques de RSE. Suite à la COP21, la RSE bien entendu a été mis en exergue puisque le rôle des entreprises pour lutter contre le changement climatique est indéniable et ce rôle nécessite bien entendu de pouvoir être guidé. Et être guidé, cela signifie pouvoir obéir aux principes de la responsabilité sociale des entreprises. Je vous invite également à prendre connaissance d’un rapport qui vient d’être publié en janvier 2016 sur la responsabilité sociale des entreprises en France. Il s’agit d’une enquête auprès de 8500 entreprises, des PME, des moyennes entreprises et des grandes entreprises en France qui vous permettront de voir à quel point, finalement, la RSE permet aussi d’obtenir des gains en compétitivité puisque, d’après ce rapport, les entreprises qui pratiquent la RSE ont des gains de productivité de l’ordre de 13 % supplémentaires par rapport aux entreprises qui ne la pratiquent pas. Donc il y a là toute une série d’exemples dans les différentes régions françaises extrêmement édifiants. Les pistes également, au niveau de ce rapport qui a été réalisé, toujours dans le cadre de France Stratégie, concernent la nécessité de créer toute une série de plateformes au niveau régional de RSE pour les PME, les TPE, également des parrainages qui sont demandés pour pouvoir accompagner les entreprises régionales à l’export et pouvoir justement obéir à cette RSE qui devient de plus en plus indispensable pour gagner des marchés et en fait toute une série d’orientations qui sont en fait extrêmement nouvelles et intéressantes pour les entreprises françaises. Je vous remercie.