Bonjour. Nous allons parler aujourd’hui des entreprises, des entreprises par rapport au développement durable et à la responsabilité sociétale des entreprises qui est l’application du développement durable, donc au niveau microéconomique, c’est-à-dire des organisations. Les entreprises actrices du développement durable. Les entreprises, bien entendu, ce sont les principales actrices de l’économie. Parce que lorsque l’on parle de développement durable, de politiques de développement durable, il est indispensable de se préoccuper de la façon dont les entreprises appréhendent ce concept né à partir de la fin des années 1980. Pour les entreprises, la date-clé en matière de développement durable, c’est le sommet de Davos de 1999. Kofi ANNAN, qui est le secrétaire général à l’époque des Nations Unies, invite lors de ce sommet de Davos de 1999, il invite les entreprises à appliquer le développement durable et à prendre un certain nombre de mesures en faveur du développement durable. Alors, on va voir très vite que le développement durable, pour les entreprises, cela va finalement se concrétiser par un autre concept qui est la responsabilité sociétale des entreprises. Pour les entreprises, les objectifs qui sont donnés, on peut les retrouver dans ce qu’on appelle le pacte mondial qui a pour objectif de donner un certain nombre de grands principes internationaux pour les entreprises, justement pour les aider à mettre en place le développement durable. Alors, ce pacte mondial, que l’on connaît aussi sous le terme anglais global compact, invite les entreprises à appliquer un ensemble de valeurs qui sont regroupées autour d’un certain nombre de textes fondateurs. Ces textes fondateurs sont la déclaration universelle des droits de l’homme, la déclaration de l’Organisation Internationale du Travail relative aux droits fondamentaux du travail, la déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, la fameuse déclaration de Rio qui date de 1992, et la convention des Nations Unies contre la corruption. Ces grands principes vont être au nombre d’une dizaine, regroupés autour de thématiques : droit de l’homme, droit du travail, environnement, lutte contre la corruption. Et c’est en fait l’ensemble de ce cadre qui va permettre aux entreprises d’être guidées pour mettre en œuvre au sein de leurs organisations le développement durable. On va retrouver des éléments comme tout ce qui concerne les responsabilités en matière d’environnement, les diffusions des écotechnologies, des innovations technologiques en faveur de l’environnement, mais aussi on va se préoccuper de la lutte contre la corruption qui va faire partie du développement durable, aussi également des questions du travail des enfants, donc en réalité tout un corpus qui va bien intégrer les trois dimensions du développement durable : les dimensions sociale, environnementale et bien sûr économique mais cela, c’est l’objectif quand même cette dimension économique, c’est l’objectif prioritaire en général des entreprises. L’année 2015 a revitalisé cette perspective du développement durable pour les entreprises lors d’une grande conférence qui s’intitulait Objectif de Développement Durable. Cette grande conférence a un petit peu été occultée en 2015 en raison de notre conférence qui était celle de la COP21 mais vous voyez qu’il y a 17 objectifs qui ont été donnés et, parmi ces 17 objectifs, beaucoup concernent les entreprises, notamment tout ce qui a trait à la consommation, tout ce qui a trait à la valorisation des déchets, tout ce qui a trait également à l’amélioration du bien-être dans les conditions de travail. Donc en fait, 17 objectifs, qui concernent aussi et en particulier les entreprises, ont été réitérés en 2015 lors de cette grande conférence de l’ONU autour du développement durable. Il y a là un programme qui a été ratifié par 193 Etats en 2015 et ce nouveau programme indique par exemple, je vous ai mis cette citation : « Nous nous engageons ensemble sur la voie du développement durable, pour nous consacrer collectivement à la poursuite du développement mondial et d’une coopération mutuellement bénéfique susceptible d’apporter d’énormes gains à tous les pays... ». Donc une idée nouvelle qui émerge selon laquelle finalement faire du développement durable, c’est bon aussi pour la compétitivité, donc cela c’est important, et donc d’énormes gains à tous les pays et à toutes les régions du monde. Donc, on voit bien qu’en 2015, les Nations Unies, les différents pays adhèrent de nouveau à cela et ce nouveau programme concerne au premier chef les entreprises. Revenons sur cette notion de responsabilité sociétale des entreprises, ou sociale des entreprises. Il faut quand même voir que cette formulation n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est ce que l’on met à l’intérieur de cette formulation. Dès le début du XXème siècle, on parle de responsabilité sociale de l’entreprise et cela regroupe l’éthique du bon patron pour faire court. Dans les années 1950, on parle de responsabilité sociale comme alternative au communisme. Dans les années 1990, la RSE devient une idée de réconcilier l’intérêt particulier des entreprises avec l’intérêt général, et puis dans les années 2000, la RSE regroupe finalement ce que l’on va appeler les préoccupations, les impératifs du développement durable. Donc, on voit véritablement qu’il y a eu une évolution de ce concept qui, aujourd’hui, est complètement lié au développement durable. Nous allons proposer une définition traditionnelle de la RSE. La responsabilité sociale des entreprises peut se définir comme finalement la manière dont les entreprises intègrent sur une base volontaire - donc cette notion de base volontaire est importante puisque, dans un premier temps, on est vraiment dans une démarche proactive, volontaire des entreprises, des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques. Donc là, on retrouve bien les trois dimensions du développement durable, environnementale, sociétale, et puis économique, ce qui est normal pour une entreprise, comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes ou externes. La notion de partie prenante est aussi une notion que l’on retrouve très souvent en matière de responsabilité sociale des entreprises, en anglais stakeholders. Cela signifie que les entreprises doivent dans leur gouvernance de plus en plus, tenir compte finalement des propositions de bien sûr leurs dirigeants, mais de leurs salariés, de leurs actionnaires ou également de leurs parties prenantes externes, leurs fournisseurs, leurs clients. Donc ces dimensions, nous allons les retrouver très souvent en matière de responsabilité sociale des entreprises. On peut dire que finalement, la RSE constitue un nouveau contrat social. Un nouveau contrat social qui concerne à la fois l’offre du côté de l’entreprise. Donc, du côté de l’offre, nous avons des engagements qui sont conformes aux principes de qualité et de responsabilité retenus par l’entreprise. L’entreprise doit à la fois avoir des principes de qualité et de responsabilité. Elle doit aussi tenir compte de la demande sociale et là on est vraiment du côté de la demande, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas se préoccuper, l’entreprise, uniquement que de ses clients ou de ses clients potentiels avec une démarche uniquement finalement économique, elle doit aussi se préoccuper des parties prenantes qui ne sont pas directement les clients, qui font partie de la demande sociale et sur lesquelles elle peut avoir des impacts. Et c’est la raison pour laquelle on dit qu’elle doit tenir de plus en plus compte cette responsabilité sociale de l’entreprise, de la notion d’acceptabilité sociale des activités qu’elle peut mener. Cela nous amène vers une dimension qui a été largement discutée avec toute une série d’instruments, de mise en œuvre, qui est la gouvernance concertative ou participative. La RSE, en fait, c’est un ensemble d’obligations et d’attentes sociales, ainsi que des comportements des entreprises qui correspondent et elles doivent pour cela répondre de plus en plus à des attentes de toute une série d’acteurs, comme on l’a vu, ses parties prenantes. Et ce point a été particulièrement souligné et véhiculé par la Commission Européenne qui a mis en place en 2001 le Livre Vert de la responsabilité sociale des entreprises au niveau européen, et dans ce livre vert, toutes les notions de gouvernance concertative sont vraiment mises en exergue et, à partir de là, nous pouvons dire qu’il y a eu toute une série de codes de conduite mais aussi de différentes manières de proposer des indicateurs au niveau des entreprises qui se sont développées. Je vous remercie.